Renégats


"J'ai vu les renégats : ils me répugnent car ils ignorent ma promesse" Ps 118


La Révolution c'est le Style !

Lorsque notre cervelle nous laisse le temps de badiner, se détachant pour une heure des théorèmes impossibles à résoudre car l'homme est une variable volatile, nous travaillons à la beauté. Oui, la beauté ; le bon Drieu nous a laissé dans son style bien à lui, élégance de soie, de gaz, d'opium, de femmes et de sang, cette petite phrase : "Il y a eu la laideur, maintenant il y a le néant. C'est à nous de crier la rage de cité stérile". Et c'est bien cela l'attitude du révolutionnaire, la haine bien sur et le fanatisme ensuite, la haine de la laideur et le fanatisme enivrant de la beauté. Ce qui soulève nos cœurs, ce qui nous écœure à proprement parler, ce sont les visages laids, les idées molles, l'esprit bourgeois (dont la définition est la sécurité avant la vérité), les files d'attente et le progrès. Oui, contre tous les attentismes et la stérilité nous construisons méthodiquement une rage qui nous engage profondément à l'action : un esprit révolutionnaire.
Ce mouvement impeccable de rigueur, c'est celui de la main qui balaye la table d'un revers, agacée par la compromission des convives : Tabula Rasa !
L'Esprit souffle où il veut, un vieux moine noir vêtu me disait il y a peu : "Je crois que la fin du monde est proche", ah, j'ai cru pleurer de bonheur, je l'aurais volontiers embrassé et serré contre ma poitrine, "vieux frère, tu as senti toi aussi, le souffle profond du temps qui dit ASSEZ ! ". Fin du monde, fin d'un monde, qu'importe quand on aime car c'est l'amour qui souffle les mots ! C'est aussi cela la révolution, toujours consentir à la fin mais il faut une espérance pour équilibrer la scène et c'est la beauté qui orchestre le chant du cygne, "J'aime le son du cor, le soir, au fond des bois", le grand soir de l'hallali final ! … Nos chiens, en meute écumante épuisée d'avoir battue la campagne depuis l'aube, ivres de sang ne lâcheront pas la piste, nous hurlons pour entretenir leur excitation à son comble et avec eux forçons le pas. Vieux monde pourri nous t'aurons avant minuit, tu seras lâchement tapis sous les ronces de ton ordre difforme, exsangue ; avec nos piques nous te délogerons et puisque ta chair ne vaut plus rien, nous te livrerons à nos chiens fous, braves bêtes qui méritent ton cadavre, alors la vie que tu as injuriée te quittera sans regret. Grand soir ou avènement qu'importe encore ! L'étoile qui nous vit naître a promis que nous verrions ! C'est encore cela le style : la prédestination. Homme libre tu chériras l'amère saveur d'avoir raison contre tous. Délire des foules, délire du monde, délire inévitable des intelligences aussi, délions les nœuds, délions les lignes, délions les langues. 
Portons l'idéal révolutionnaire fièrement, avec style : Le Style de l'Espérance !

Envoi

Espérance : toi qui nous unis superbement, donne-nous l’esprit de prophétie, les hallucinations et la joie qui renverse tout. Ce monde est gouverné par des méchants qui sont ennemis des hommes. Ils veulent faire de nous des machines, de la viande pour servir l’argent qui corrompt les nations, une entreprise visant à détruire l’homme libre et empoisonner la nature qui le soutient est menée dans les sphères lucifériennes de la finance et de la politique. Chaque occasion d’annexer une part de notre immunité biologique est saisie par les apprentis sorciers et les alchimistes qui servent le pouvoir. Jours après jours, ils rognent les droits que l’homme possède depuis la nuit des temps, droits qui ne sont pas des idées qui ont besoin d’être déclaré. La lumière dont ils veulent nous éclairer est en fait la nuit des peuples. Prions, Amis, pour qu’une force d’amour se soulève et nous défende. Demain il nous faudra faire la guerre pour nos enfants, demain il nous faudra nous battre pour manger et rester libre, alors, dès aujourd’hui, il nous faut être des frères, faisons le pacte du sang, aucune occasion d’arracher, aux démons qui veulent nous faire plier, le pouvoir et la parole, ne nous échappera.
Le temps vient des armes, le temps vient des luttes, le temps vient de l’homme qui se redresse. C’est la nature qui se rebelle en nous, c’est elle qui nous convoque au combat, c’est la nature que nous défendons comme nous défendrions notre mère. C’est l’amour qui nous appelle, c’est nos frères les plus faibles qui attendent que nous commencions  la guerre sainte…

“Le Seigneur nous adresse
un regard grave et interrogateur
et demande
 à chacun d’entre nous :
Veux tu rester fidèle au Crucifié ?
Réfléchis bien.
Le monde est en flammes,
la lutte ouverte 
entre le Christ et l’Antéchrist 
a commencé.
Prendre parti pour le Christ
peut te couter la vie.”
Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix

Et les violents s'en emparent

On pourra nous répondre : vous êtes nihilistes et Chrétiens, vous résolvez ce dilemme par une course en avant où vous invoquez la providence et la plus grande violence mais en réalité vous n’êtes ni des nihilistes véritables car vous nourrissez un désir de résurrection du monde par sa mise à mort, ni des Chrétiens car vous ne vous préoccupez pas du message évangélique. 
Nous disons qu'importe toujours ! De grands bouleversements viennent et nous sommes au cœur de la spirale, nous sommes au premier rang du spectacle et nous sommes aussi sur la scène, quelle chance ! 
Lorsque qu'un ennemi s'apprête à combattre il t'attend, si avant cette issue tu claironnes ton assaut, sur tous les tons : des chansons populaires, des défilés, des journaux, des hymnes... le temps joue sur ses nerfs. C'est cela que nous faisons, partout, dans tous les milieux et à toutes heures. Entendez, c'est le tocsin qui sonne, voyez, potentats bedonnants, les hordes de gueux qui s'assemblent, sentez cet air glacial qui annonce notre printemps et vous fige l'échine… 
Laissons à Monsieur de Maistre la conclusion :
Il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans l'ordre du divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée qui doit frapper touts les observateurs. Des Oracle redoutables annoncent déjà que les temps sont arrivés." 
Par Gwendal d’Hannard


Renégats est un roman performatif, ce travail fait advenir ce qu’il décrit. C’est aussi un geste collectif, vous pouvez rejoindre la rédaction (https://www.facebook.com/renegats.leroman).
Ce texte est une lettre du narrateur au Lys Noir.