Nos fougueux amis du Lys Noir se
cherchent des maîtres, et ils veulent de la nouveauté ; Maurras : vieux
jeu ; Duprat : pas assez chic ; Jésus : pas assez rock
& roll.
Voilà longtemps qu’ils nous
tannent avec Ted l’américain et semblent avoir trouvé en lui à qui se
vouer. Le Lys Noir verse dans une idolâtrie de supermarché, stupéfiante
et indigne de royalistes français, oubliant le lignage mystique du roi David
depuis huit siècles que Saint Louis donna une nouvelle patrie à la Couronne d’Epine.
Nous voulons ici leur administrer une fessée paternelle, non que nous ayons la
prétention de quelque paternité vis-à-vis d’eux mais plutôt que nous glissons
notre main dans celle de Dieu le Père qui par Amour corrige ses enfants en se
servant d’autres de ses enfants.
Le petit Ted donc, nous vient de
par delà l’océan lointain, du trou du cul du monde américain, le Montana, où
passa jadis un ruban goudronné pour Méga-Machine dans un près d’herbe fraîche
entre deux montagnes intactes depuis le premier jour de la Création. Goudron
noir sur herbe verte qui foudroya Ted. En tombant de son cheval, il comprit non
pas que Jésus Christ était le fils de Dieu et le Sauveur du monde, même
moderne, mais qu’il devait avoir la première page du Time Magazine pour diffuser à l’univers entier son Manifesto. Il s’enferma donc dans une
cabane de trappeur d’où il envoya des courriers piégés au pet de vache à
quelques uns de ses compatriotes, triés sur le volet, afin d’obtenir son graal
médiatique. Après la mort de trois gauchos
goudronneux d’outre atlantique, incrédules destinataires des missives - c’est
dire comme ils devaient être violents
ces gauchos ! - Ted le vert
devint UNABOMBER. Il se fit serrer sur dénonciation de son propre frère après
une traque ultra-couteuse et infructueuse de la Méga-Machine américaine.
UNBOMBER est aujourd’hui enfermé pour
mille ans entre quatre murs de béton super épais nommés pompeusement SUPERMAX à
faire pâlir les brillants concepteurs du Nid d’Aigle .
Cela suffit au Lys Noir pour
hisser Ted au rang de maître absolu quand ce n’est pas à celui de Dieu
lui-même. Tantôt canonisé, Saint Ted, tantôt carrément Nouveau Christ !
Hop hop hop, halte là ! Bienheureuse
Décadence invite ici ses amis à revoir leur B-A-BA de christianisme, sans
lequel la civilisation, la monarchie française que nous pleurons ensemble de
larmes d’acide et de plomb, plomb et larmes qui seront nos munitions pour la
chasse qui se prépare, leur échappera
toujours. Il nous semble en effet que certains membres de leur courant - d’air -
n’ont pas encore définitivement renoncé au paganisme d’extrême droite et
cherchent désespérément après l'insuffisante mythologie indo-européenne à étoffer
leur panthéon de nouveaux dieux écolos, emboités à leur royalisme touffu à la
manière d’une commode IKEA, c'est-à-dire que la phase de montage est plutôt
excitante, c’est souvent bien pensé, bien fait, mais le résultat reste une
commode IKEA en plastic suédois, façon bois.
Non, la cabane de Ted n’a rien à
voir avec la crèche où naquit l’enfant Jésus. Non, les rois mages et les
bergers se pressant pour adorer l’enfant Dieu n’ont rien à voir avec ceux qui
aujourd’hui se déplacent dans les expositions des dégénérés qui ont reproduit
la cabane de Ted à des fins prétendument artistiques. Nous, nous appelons cela
de la merde et nous avons pris le parti d’en rire franchement, d’en faire une
fête heureuse car nous voyons là les signes tangibles d’une Apocalypse déjà
commencée qui nourrit notre espérance, Bienheureuse
Décadence. Non et encore non, le frère de Ted n’a rien à voir avec Judas,
il s’est pendu Judas ! Non et mille fois non, son Manifesto verbeux et illisible de matheux n’a rien voir avec
l’Evangile, nul besoin ici d’ajouter quoique ce soit. Non simplement non,
Ted n’est pas un saint encore moins un
nouveau Christ ! Il est bien d’avantage l’expression déjà pensée et
englobée, incluse, de la Méga-Machine, comme une sorte de distraction de fête
foraine ou de leurre qui veut faire croire à une résistance et ainsi aimanter
les agités, les regrouper pour identification. Ni Muray, encore moins Bernanos,
vos solides maîtres, n’auraient suivi,
même par simple curiosité, la trace foireuse d’un tel paumé !
Lorsque l’on aspire à être un
efficace partisan du coup de force, antithétique de la minorité agissante qui
prît le Palais d’hiver, la même qui renversa l’œuvre de 1000 ans de monarchie,
la même qui opère en sourdine dans le couloir de la mondialisation afin de
garder l’apanage de son or, il ne faut pas voir, ni vivre, ni espérer petit. La
minorité que nous préfèrerions nommer chevalerie, par goût romanesque de
l’exactitude, ne peut vivre dans l’ombre ou l’admiration d’aucun produit
décadent de notre époque. Lorsque nous disons Bienheureuse Décadence, nous prions un Dieu bienveillant que vienne
la décadence à cause des ruines qui s’en suivent, par amour pour l’homme.
L’anarchiste a raison qui dit ni Dieu, ni maître, l’axiome est logique et fier,
pourquoi s’embarrasser de maîtres si nous n’avons pas même de dieu à révérer.
Mais, pour nous Français qui avons le meilleur des Dieu, nous avons aussi le
meilleur Maître alors pourquoi s’encombrer de subalternes ou créer des idoles.
Pour nous tous qui aspirons dans
les délices de notre radicalité à former une élite de combat contre les robots,
nous avons le devoir impérieux de la hauteur, de l’arrogance, de la certitude
d’une mission sainte, sinon nous sommes du monde, or seule notre foi fera
crouler ce monde poussiéreux et morne. C’est la raison de ce message au Lys
Noir, nous vous intimons à la conversion car sans cela nous sommes morts. Vous
n’avez pas la foi, demandez-la, notre doux Maître, dont les rois furent
lieutenants, vous l’accordera et en surcroît il vous donnera l’esprit de force
et de discernement propre aux guerriers. Non, vous ne serez pas des saints, car
la chair est faible, peut-être certains ne se damnerons pas, mais s’il faut
brûler que ce soit en beauté... Netchaev, écoute nous, convertis toi et alors
tous tes coups d’états, de romantiques qu’ils puissent-être, seront aussi une
chevauchée mystique. Ne nous limitons pas, pleurons des larmes de sang sur
notre terre et bravons le Prince de ce monde. Netchaev, nous t’adjurons,
rejoints le camp des saints, n’ai pas peur - tous sont également humains -
viens, tu connaîtras le rire des enfants vainqueurs, la folie de l’abandon, la
clandestinité sera ton ermitage, comme pour Paul ou Pierre, les portes des
prisons s’ouvriront, tes frères te logeront et te nourriront pour le service
que tu rends dans ta lutte téméraire. Abandonne ce nom de manipulateur, toute
cause servie par des intentions ésotériques, dissimulées, mène à la perte.
Retrouve l’énergie de ton
baptême, le même qui fit de nous tous des fils d’élection, comme le fut aussi
Clovis : dépose tes colliers fier
Sicambre, dépose aussi les oripeaux et les postures. Comme lui
disons : Dieu de Clothilde,
donne-nous la Victoire ! Notre
combat a besoin de guerriers, pas d’amateurs, comme tu le dis, ce combat est
anthropologique car la dignité même de l’homme est l’enjeu ; pourtant
cette dignité c’est lui qui n’en veut plus, ni plus de la liberté préférant le
servage tranquille de l’agnosticisme. Rejoints la bande des sauvageons du
Christ, sois sans crainte, tu t’en porteras bien ! A travers toi nous nous
adressons à tes lecteurs : rien ne sert de courir, il faut partir à
point ! nous n’avons pas le choix, voyez-vous à vue humaine un quelconque
espoir de réussite de votre conjuration ou de vos aspirations. Non !
L’heure est au miracle ! L’heure est à la ferveur ! L’heure est la
beauté implacable ! Toutes les églises de France vous attendent, entrez
dans ces tumulus de pierre où couve le feu sacré, le corps du dieu fait Homme,
à genoux, implorez pour la France et l’homme à sa suite, laissez couler les
chaudes larmes de votre amour impossible, demandez, demandons tous… et nous
seront entendus. Alors toutes les causes seront nôtres, la justice se
manifestera, nos corps-francs se réuniront et nous mettrons à sac Babylone. Le
monde nous espère, l’histoire nous attend, les maîtres du temps nous craignent.
Convergence !
Conversion ! Conversion !
Pour Bienheureuse Décadence
MM. de Calendal &
de Colleville