Exégèse de la Meute



La meute a ceci de différent d’une foule moutonnière qu’elle s’organise de manière mystérieuse autour d’une cible sans laquelle elle n’existe pas. La meute est faite pour lapider et bannir, elle est une et indivisible et répond à un appel, l’odeur du sang, l’appel de la chasse à mort. Sa cible, aujourd’hui et depuis trois siècles, n’est autre que notre civilisation catholique, celle des monastères, de l’université et de l’école, des hôpitaux, celle qui trouva toutes ses origines, tous ses principes, toutes ses ressources et tout son génie créateur en Dieu seul, Dieu le Père, notre Père, le Père de chacun et celui de la France universelle. Voici contre quoi elle s’unit sauvagement, voici contre quoi est lachée sa bande d’apprentis sorciers bouffeurs de curés qui fait commencer l’histoire de France en 1792, dans le sang, avec l’assassinat de Louis XVI et le génocide des Vendéens. 
Sortant en boucle comme un credo le prêt-à-penser longuement mûri et fermenté dans les abattoirs du réel que sont les loges de la république, là où ce ne sont plus des hommes qui portent un tablier de cochon mais des porcs qui se déguisent en hommes, évitant à tout prix le bon sens que commande la raison pourtant élevée au rang de déesse dans leur parodie de temple, la meute ainsi menée s’effarouche et fond à longueur de journée comme un troupeau de petites putains surexcitées à la vue lointaine du coin de la soutane d’un bon prêtre catholique.

Elle se trouve ainsi dans une curieuse ambivalence, entre vieille haine sans-culotte et fébrilité marquée par des fanfaronnades de cour de récréation contre l’Eglise qui dans les faits pourtant ne représente aujourd’hui quasiment plus rien. Fébrilité républicaine due au fait que sans l’Eglise, sa cible, la meute lancée perd tout bonnement sa raison d’exister et avec, toute sa substance, n’ayant su d’une part que copier et plagier honteusement ce que l’Eglise avait fondé en tentant d’y extirper Dieu et d’autre part ne s’étant constituée que négativement contre Elle.
Au fond, la république grande organisatrice de cette chasse ne fut jamais capable d’inventer, de créer ou d’apporter quelque grain de lumière au monde ; génie créateur et civilisationnel qu’elle n’a jamais, ni su, ni pu faire naître, faute de cœur, faute d’âme, faute d’esprit dont elle décida dans un délire insensé d’orgueil et de vanité de se séparer définitivement en déclarant une guerre à mort contre le seul Créateur de toute chose bonne et belle, contre Dieu lui-même.

La meute, tellement dominante aujourd’hui devient  hystérique à sa tête et ceci paradoxalement par peur pure et simple de disparaître. Incapable de créer et dépourvue d’ennemi pour la conforter, elle en fabrique et se déchaîne toute seule dans sa bouillie informe de bon sentiments, moyen sournois de faire avaler au bon peuple son caca-prêt-à-penser, en éclaboussant les abords d’anathèmes anti-raciste, anti-fasciste, contre l’homophobie, anti-antisémite, etc. en  traquant, listant, invectivant, épurant son champ de tout ce qui ne lui ressemble pas, c'est-à-dire de tout ce qui produit une idée, donne un sens et se projette dans la verticalité…
Notre France se trouve donc submergée sous ce torrent furieux et nourri de petits professeurs soixante-huitard, athées gauchistes très très bien pensants, comiques plein la gueule de lieux communs insondables, acteurs de comédies dramatiques ou de séries télé pour France Télévision dramatiquement plate et confite de conformisme à faire pâlir un bourgeois lyonnais du XIXème, chanteur marronnasse et richissime, grand prêtre du cosmopolitisme, tout planqué quand il s’agit de payer l’impôt et d’assumer les trois idées qui se battent en duel dans son bocal fumeux de rastaquouère, intermittents en tout genre, sorte de Rimbaud ratés et prétentieux, à moitié défoncés, faiseur de monde, faiseurs de films, piliers des bistrots branchés, tout bien nourris, tout bien au chaud, littérateurs de lavomatique, gouinasse de la forêt, philosophe à poupées Barbie, lanceurs de pétitions merdeuses comme d’autres lancent des fatwas, journaleux plus petits que la télé qui sodomisent l’objectivité et l’honnêteté intellectuelle à longueur d’infos continues, prêcheurs en costard ultra mode et idéologues auto-promus éducateur des salles plouks et des paysans terreux, faux rebelles tout en noir dont le seul fait d’arme héroïque tant il est  visionnaire fut de traiter pendant cinq ans sarko de facho, vieux schnock indigné, résistant des bacs à sable bien trop vivant, bien trop propre pour que cela ne soit pas louche, communistes à tasse de thé vert s’il vous plaît, verte à face de truie et petite beurrette sans sel, ministres des salopes et des enculés, point zéro de la civilisation, laïcardes en nouveau clergé anticlérical, bobos humanitaires de pas trop loin dans la misère, sorte d’enfants uniques, enfants rois, tout chouchoutés par maman, chialant devant la réalité comme des mouflets à qui on aurait confisqué leurs Gameboy ; la voilà la meute, la nouvelle caste dominante néo-bourgeoise qui a muté lentement du babacoolisme vaseux des années 68 à la tenue toute tirée à quarante quatre épingles de l’éditorialiste joffrino-juliesque, faussement décontracté, et du «Peace and Love» de papa encore bien trop christique au guestapisme d’apothicaire mal baisé anti-catho, antiraciste, cosmopolite des plateaux télé…

Nous voici donc comme dernières pierres vivantes de l’édifice, attendant qu’il s’effondre et subissant ses derniers assauts ; nous voici donc comme les accélérateurs de sa fin, prévenant sans cesse que le dernier os à ronger est plein d’un poison mortel.